Résumé : |
"Nous sommes tous sur la même planète, tous sur le même bateau."
Le mardi 23 juillet dernier, Greta Thunberg et ses jeunes amis visitaient l’Assemblée nationale. "La bataille pour le climat, nous la gagnerons tous ensemble !"
Ah bon, vraiment ?
Voilà que cet impératif, sauver la planète, nous rassemblerait tous ? Riches et pauvres ? Damnés de la Terre et actionnaires ? Tous unis contre la catastrophe en cours ? Voilà que ce nouveau spectre, le réchauffement, éteindrait "la guerre des classes" ? Au contraire, me semble-t-il.
Au contraire : la crise écologique aiguise cette lutte, la renforce. La "guerre" ne porte plus seulement sur le niveau de vie, mais sur la vie elle-même. Nous sommes engagés dans un combat, des "Terriens" contre des "forces destructrices", de l’intérêt général contre les multinationales. Nous avons des adversaires, et ils sont organisés, avec des bataillons d’avocats, de lobbies, d’éditorialistes, d’élus, jusqu’au sommet des États.
S’éclairant "à la lumière de Jaurès", François Ruffin rouvre un chemin pour la gauche. Avec cette question au cœur : comment muer le plomb de l’angoisse en or de l’espérance ? Il est où, désormais, le bonheur, et le progrès, et le sens de l’existence, par temps d’effondrement ? |